Samedi 14 janvier à 20h30

LE TERRORISTE de Gianfranco De Bosio - 1963 - avec Gian Maria Volonté et Anouk Aimée.

Séance suivie d'une discussion autour du film

5€ pour les moins de 26 ans

« Ce premier long-métrage, l’un des rares signés Gianfranco De Bosio (1924-2022), refait surface en salle dans une copie flambant neuve. Connu comme metteur en scène de théâtre de Brecht, De Bosio fut également une figure importante de la Résistance, membre du Comité de libération nationale (CNL), actif au sein des groupes d’action patriotique, les GAP, ces petites cellules autopilotées pour commettre des sabotages. L’homme savait donc de quoi il parlait au moment de ressaisir cette séquence clandestine, moins sous forme d’un récit que d’un rapport d’activité, avec cette austère lucidité de l’examen qui débrouillait de l’intérieur le mythe unitaire du partisanisme italien <...> De Bosio annonce d’emblée la couleur : regard distancié, saisie des forces en jeu, le travelling comme mesure d’une situation. Si De Bosio favorise les grands blocs de récit, c’est par un respect forcené pour l’« action » (au sens physique et politique du terme), qui lui permet d’agréger des faits dans leur succession. Sa rigueur descriptive s’applique aussi bien aux scènes de sabotage, au suspense terriblement prenant, qu’aux débats internes à la Résistance, qui manifestent une profonde intelligence politique. La tension du film, palpable, prend à la gorge.» Mathieu Macheret

Jeudi 16 janvier à 20h30

SPECTATEURS ! d'Arnaud Desplechin

Séance suivie d'une rencontre avec le réalisateur ARNAUD DESPLECHIN

Séance à 5€ pour les moins de 26 ans

"Ce film dit une seule chose : le cinéma, c’est à nous. C’est pour ça que le mot “conversation ”, que Stanley Cavell utilise dans plusieurs de ses livres, est si important : comment fait-on pour partager des mots ? Les films - et c’est là le génie du cinéma -, se partagent mécaniquement, puisque, dans la salle, nous regardons tous un seul point de vue, celui enregistré par le cinéaste. Nous partageons ce point de vue durant le temps de la projection. Et la merveille, c’est que nous pouvons sortir en total désaccord ! Mais la conversation a commencé. La salle de cinéma est l’endroit le plus démocratique qui soit. C’est une énigme qui nous est donnée, qui nous appartient et qui nous aide à mieux vivre. » - Arnaud Desplechin