ONIBABA de Kaneto Shindo (vo) - Interdit aux moins de 12 ans
Séance suivie d'une discussion autour du film
Des roseaux à perte de vue, ondulant au gré du vent, un monde extérieur invisible d’où ne proviennent que des ombres, le décor d’Onibaba évoque essentiellement un purgatoire, une certaine idée de l’enfer sur terre. [...] Car Onibaba peut également être considéré comme un manifeste esthétique : le film est servi par les magnifiques compositions picturales de Kiyomi Kuroda. La photographie travaille sur des contrastes poussés, accentuant les ombres, et détachant les corps du mouvement incessant des roseaux, un peu comme pour signifier que la chair n’est que passagère. Et l’impression d’étrangeté globale est soutenue par une partition faisant la part belle aux percussions et aux accents proches du free jazz. Une œuvre d’une très grande beauté plastique de même qu’une analyse passionnante des rapports humains. - Franck Suzanne - DVDClassik
En direct du Palais Garnier / Tarif : 15€
La Fille mal gardée raconte le triomphe par la ruse d’un amour empêché. Ballet-pantomime créé par Jean Dauberval en juillet 1789 au Grand-Théâtre de Bordeaux, il inspire au cours de l’Histoire de nombreux chorégraphes par son univers proche de l’enfance et sa vision amusée de la paysannerie. En 1960, le chorégraphe anglais Frederick Ashton en propose une version virtuose et pleine d’humour qui fait danser les coqs, les vieilles dames et les parapluies. Une galerie de personnages irrésistibles évolue au son de chansons populaires et d’airs d’opéras‑bouffes. Typique du « ballet d’action » théorisé en 1760 par Jean‑Georges Noverre, genre chorégraphique qui valorise l’expressivité, La Fille mal gardée éblouit et amuse par sa fraîcheur. Dans une cour de ferme ou un champ de blés, les cœurs de Lise et Colas se cherchent et finissent par se trouver. À la manière d’une comédie musicale, le scénario original, revisité par Ashton, nous emporte dans sa fantaisie et ses sourires.
VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT de Ariane Louis-Seize
Séance animée par le critique Antoine Desrues (Ecran Large, SoFilm)
Séance à 5€ pour les moins de 26 ans
En comparant les troubles identitaires de l’adolescence à une vampire qui rejette sa nature, le film d’Ariane Louis-Seize charme par la seule malice de son écriture pince-sans-rire. Mais Vampire humaniste cherche suicidaire consentant est aussi le portrait de toute une génération délaissée, joliment esquissée par sa symbolique fantastique, sa douce mélancolie et le brio de ses acteurs. - Antoine Desrues