GISELLE de Jean Coralli et Jules Perrot
Ballet enregistré à l’Opéra Garnier
Créé en 1841 à l’Académie royale de Musique – ancêtre de l’Opéra de Paris –, ce ballet de Jules Perrot et Jean Coralli, ici adapté par Patrice Bart et Eugène Polyakov, a ouvert une nouvelle esthétique dans l’histoire de la danse occidentale. Chaussons de pointes, arabesques et longs tutus blancs contribuent à évoquer un univers fantastique et diaphane, devenu l’incarnation même du romantisme. Ballet en deux actes.
Séance suivie d'une discussion autour du film
Séance en partenariat avec la Société Saint-Mandéenne d'Histoire
Le monde change, Scola le sait et Splendor fait office de film somme, mêlant la couleur sensiblement désaturée avec un noir et blanc tranché, l’âge d’or caractérisé par Marcello Mastroianni et la jeune génération par Massimo Troisi. Porté par la sensible interprétation de son trio vedette, Splendor transpire d’un amour incommensurable pour le cinéma. - Festival du film italien de Villerupt
Baluty, avec Paula Biren, l’Américaine. Il y a une danse entre vous, qui est merveilleuse. Et il ne s’agit pas d’une séduction. Un homme se tient en face d’une femme, et lui dit qu’il veut la déstabiliser - je ne me souviens plus du mot anglais que tu lui lances. To make you nervous, je crois. La femme sourit. Oui, elle est nerveuse. Sait-elle quelque chose de son charme ? Je le crois. Derrière elle, la mer ; passe un paquebot. Elle porte une robe, beige dans mon souvenir. Et de très belles boucles d’oreilles. Elle parle de Lodz. De l’arrivée des Allemands. Puis vous marchez sur le rivage, elle s’arrête… Quand nous vous retrouvons, Paula porte un chemisier d’un rouge éclatant. Elle est maquillée légèrement, mais son visage nous semble plus dur cette fois. Nous allons apprendre comment elle a fait face à une culpabilité que les hommes-policiers du ghetto n’auront jamais surmontée. Je crois que tu te défies des parallèles psychanalytiques. Mais j’ai pensé ceci en sortant de la salle : que Paula Biren avait un savoir immense, et très singulier. Pas du tout le savoir de l’analyste. Mais le savoir de l’analysant. Celle ou celui qui sait qu’il faut déposer ses mots chez autrui pour entendre enfin sa propre voix, sans s’infliger une cruauté inutile. Elle te dit, et cela m’a renversé, comment quelques années plus tôt, elle n’aurait rien pu te dire. Il y a ce match magnifique, où tu lui proposes de parler des hommes de la police du ghetto, et elle refuse… Elle ne parlera pas pour autrui, que pour elle-même. Ces silences sont d’une force rare. Paula Biren te raconte qu’elle a dû apprendre, qu’ « on » lui a appris à ne plus se blâmer. Qui est ce « on » ? Un analyste ? Je n’y crois pas, mais la vie est parfois étrange. Une ou un camarade passé(e) par des épreuves proches ? C’est plus probable. Elle a déposé ses mots chez autrui. Et maintenant, ses mots à elle sont siens. Elle sait quelque chose d’elle-même, ce savoir est une lumière. Sa force et sa fragilité me font l’aimer au delà de ce que je pourrais t’écrire. - Arnaud Desplechin à Claude Lanzmann